Abdelhamid Achour occupe une place particulière dans l’histoire de l’Espérance Sportive de Tunis, ayant présidé aux destinées du club pendant une période courte mais mémorable entre 1984 et 1985. Bien que son mandat n’ait duré qu’une seule saison, il est marqué par l’un des succès les plus éclatants de l’histoire récente du club : la conquête du championnat de Tunisie 1985.

Abdelhamid Achour

L’héritage de Naceur Knani

Lorsque Abdelhamid Achour succède à Naceur Knani en 1984, il hérite d’un club solidement structuré mais qui traverse une période de transition. Après le titre de champion 1982 remporté sous Knani, l’EST avait connu des saisons plus difficiles en 1983 et 1984, voyant le CS Sfaxien et le CA Bizertin s’emparer successivement du titre national.

Le CA Bizertin venait notamment de remporter son premier titre de champion de Tunisie lors de la saison 1983-1984, au terme d’un des championnats les plus serrés de l’histoire, où les quatre premiers clubs ne se tenaient qu’en un point. Cette compétitivité accrue du football tunisien représentait un défi de taille pour le nouveau président de l’EST.

Un enfant du club et une équipe dirigeante solide

Abdelhamid Achour se distingue par ses liens profonds avec l’institution espérantiste. Décrit comme “enfant du club”, il incarne cette continuité et cette fidélité qui caractérisent les grandes figures de l’EST. Cette proximité avec les valeurs et la culture du club lui permet d’appréhender les enjeux avec une connaissance intime de l’institution.

Durant sa présidence, il s’entoure d’une équipe dirigeante compétente, notamment avec Hamadi Jaziri comme vice-président. Cette collaboration étroite entre les deux hommes contribue à la stabilité et à l’efficacité de la gestion du club durant cette période cruciale.

La direction technique bénéficie également de l’expertise de personnalités reconnues comme Roger Lemerre, dont la présence témoigne de l’ambition internationale du club et de sa volonté d’adopter les meilleures pratiques du football moderne.

Sa nomination s’inscrit dans la tradition des présidents passionnés qui ont marqué l’histoire du doyen des clubs tunisiens, aux côtés de personnalités comme Mohamed Melki, Mohamed Zouaoui, Chédly Zouiten, Hassen Belkhodja ou encore son prédécesseur Naceur Knani.

Une collaboration fructueuse

La réussite de la saison 1984-1985 s’explique également par la qualité de l’équipe dirigeante mise en place par Abdelhamid Achour. La collaboration avec Hamadi Jaziri, qui occupe le poste de vice-président, s’avère particulièrement bénéfique pour le club. Cette répartition des responsabilités permet une gestion plus efficace et une prise de décision rapide.

L’implication de Roger Lemerre dans l’encadrement technique du club témoigne de la vision moderne adoptée par la direction. Cette ouverture vers l’expertise internationale contribue à élever le niveau de jeu et les méthodes d’entraînement, préparant ainsi le terrain pour le succès en championnat.

hamadi jaziri et roger lemerre

Deux photographies d’époque immortalisent ces personnalités clés du club durant cette période faste. La première montre Abdelhamid Achour, Hamadi Jaziri et Roger Lemerre assis ensemble dans les tribunes, tandis que la seconde capture un moment sur la pelouse avec les dirigeants Hamadi Jaziri, feu Mohamed Ben Smail et Roger Lemerre marchant devant des tribunes pleines de supporters, symboles de l’unité et de la détermination qui caractérisent alors la direction espérantiste.

hamadi jaziri et roger lemerre

Le triomphe de 1985

La saison 1984-1985 marque l’apogée de la présidence d’Abdelhamid Achour avec la conquête du championnat de Tunisie 1985. Ce huitième titre de l’histoire du club constitue un véritable exploit, remporté dans des conditions particulièrement serrées et grâce au travail collectif de toute l’équipe dirigeante.

L’Espérance termine en tête du championnat avec seulement un point d’avance sur le Club Africain, son éternel rival. Cette victoire témoigne de la qualité du travail accompli sous la direction d’Achour et de la détermination de l’équipe à retrouver les sommets du football tunisien.

roger lemerre equipe esperance de tunis

Ce titre revêt une importance particulière car il permet à l’EST de renouer avec le succès après deux saisons sans titre de champion. Il démontre également la capacité du club à rebondir et à maintenir son niveau d’excellence malgré les difficultés.

Excellence multisports

Parallèlement au succès en football, la présidence d’Abdelhamid Achour coïncide avec la continuation de l’excellence de l’EST dans d’autres disciplines. La section handball du club maintient notamment son niveau élevé, confirmant la politique multisports qui caractérise l’institution depuis sa fondation.

Le championnat de handball 1984-1985 voit l’Espérance sportive de Tunis remporter le titre dans une lutte particulièrement serrée, ne devançant le Club Africain que d’un seul point. Cette victoire, obtenue sous la direction de l’entraîneur Hachemi Razgallah qui avait fait son retour au club, illustre l’excellence générale de l’institution sous la présidence d’Achour.

Contexte sportif national

La saison 1984-1985 se déroule dans un contexte de forte compétitivité du football tunisien. Avec quatorze clubs évoluant en première division, le championnat tunisien offre un spectacle de qualité et une concurrence acharnée pour le titre.

L’Espérance doit notamment faire face à la concurrence du Club Africain, son dauphin final, mais aussi d’autres formations ambitieuses comme l’Étoile Sportive du Sahel ou le CS Sfaxien. Cette densité compétitive rend le titre de 1985 d’autant plus précieux.

Une présidence courte mais marquante

Bien que limitée à une seule saison, la présidence d’Abdelhamid Achour laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de l’EST. Le titre de champion 1985 constitue l’aboutissement d’une vision et d’une gestion efficaces, récompensant le travail accompli tant au niveau de l’équipe première que de l’ensemble de la structure du club.

Moncef Ben Yahia , Abdelhamid Achour , Aimée Zouiten (l épouse de Chedly Zouiten ) , Mahmoud Hammoudia et Ameur Bahri. Madame Zouiten

Son successeur héritera d’un club revitalisé et auréolé de ce nouveau succès, preuve de la solidité des fondations posées durant ce mandat express mais fructueux.

L’impact sur l’histoire du club

Le championnat 1985 remporté sous la présidence d’Abdelhamid Achour s’inscrit dans la continuité de l’excellence espérantiste. Ce huitième titre national confirme la capacité de l’EST à maintenir son rang parmi l’élite du football tunisien, même dans les périodes de transition.

La manière dont ce titre a été conquis – dans la difficulté et face à une concurrence acharnée – témoigne de l’esprit de combativité qui caractérise le club. Cette victoire prépare également le terrain pour les succès futurs qui marqueront les décennies suivantes.

Héritage et postérité

Abdelhamid Achour demeure dans la mémoire collective des supporters de l’EST comme le président du titre de 1985. Cette réussite, obtenue dans des conditions particulièrement méritoires, illustre parfaitement la philosophie du club : ne jamais abandonner et toujours se battre jusqu’au bout.

Son passage, bien que bref, s’inscrit dans la lignée des présidents qui ont contribué à faire de l’Espérance Sportive de Tunis l’institution qu’elle est aujourd’hui. Il prouve également qu’une présidence courte peut laisser un héritage durable lorsqu’elle est marquée par des réalisations concrètes et significatives.

Conclusion

La présidence d’Abdelhamid Achour, concentrée sur une seule saison, illustre parfaitement l’adage selon lequel la qualité prime sur la quantité. Son mandat, couronné par le championnat de Tunisie 1985, démontre qu’une vision claire et une gestion efficace peuvent produire des résultats exceptionnels en peu de temps.

Cette période reste gravée dans l’histoire de l’EST comme un moment de renouveau et de confirmation de l’excellence du club. Abdelhamid Achour, “enfant du club”, aura su honorer cette filiation en offrant aux supporters espérantistes l’un des titres les plus mémorables de leur histoire récente.