Hédi Djilani, personnalité influente du monde des affaires tunisien, a marqué l’histoire de l’Espérance Sportive de Tunis en assumant la présidence du club entre 1987 et 1989, une période relativement courte mais qui s’inscrit dans un parcours exceptionnel.

Un homme d’affaires aux multiples casquettes

Né à Tunis, Hédi Djilani est issu d’une famille bourgeoise tunisoise dont sont issus des marchands artisans au XIXe siècle. Destiné initialement à la médecine qu’il étudie à l’hôpital Cochin de 1966 à 1971, c’est finalement le monde des affaires qui l’attire le plus. Il développe une expertise particulière dans le secteur textile destiné à l’exportation et gravit rapidement les échelons des structures syndicales patronales.

Une ascension dans le syndicalisme patronal

Djilani représente ses collègues au sein des structures syndicales patronales dès 1975, devenant président de la chambre syndicale des exportateurs textiles et membre du bureau exécutif de la fédération nationale du textile. En 1985, il devient président de la fédération des exportateurs. Membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) de 1975 à 1980 et de 1985 à 1990, il réussit finalement à prendre la relève du chef historique de l’organisation, Ferjani Bel Haj Ammar, en juillet 1988.

La présidence de l’Espérance (1987-1989)

C’est dans ce contexte d’ascension professionnelle que Hédi Djilani assume la fonction de président de l’Espérance sportive de Tunis de 1987 à 1989. Cette période coïncide avec ses responsabilités croissantes dans le monde des affaires et précède de peu sa prise de contrôle de l’UTICA en 1988.

Sa présidence de l’Espérance s’inscrit dans une tradition où les hommes d’affaires influents prennent la tête des grands clubs sportifs tunisiens. Bien que sa période à la tête du club soit relativement brève, elle témoigne de son engagement envers le sport tunisien et de son statut dans la société tunisoise de l’époque.

Un parcours politique parallèle

À partir de 1989, juste après sa présidence de l’Espérance, Djilani devient membre du comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et de la Chambre des députés, consolidant ainsi son influence politique et économique.

L’héritage controversé

Sa présidence de l’Espérance de Tunis, bien qu’éclipsée par ses activités économiques et politiques ultérieures, reste un épisode significatif de l’histoire du club et témoigne de l’implication des élites économiques tunisiennes dans le sport national durant les années 1980.