Naceur Knani figure parmi les personnalités marquantes de l’histoire de l’Espérance Sportive de Tunis (EST), ayant présidé aux destinées du club entre 1981 et 1984. Cette période de trois années s’inscrit dans une époque charnière pour le doyen des clubs tunisiens, qui traversait alors une phase de transformation et de modernisation.
Contexte historique de sa présidence
Lorsque Naceur Knani accède à la présidence de l’EST en 1981, il succède à Hassen Belkhodja, qui avait dirigé le club pendant une décennie (1971-1981). Cette transition intervient à un moment où le football tunisien connaît une évolution importante, tant sur le plan technique que structurel.
L’Espérance Sportive de Tunis, fondée en 1919 dans le quartier de Bab Souika à Tunis, était déjà reconnue comme l’un des clubs les plus prestigieux du pays. Sous la présidence de Knani, le club poursuit sa quête d’excellence et de développement.
Une vision moderne du management sportif
La présidence de Naceur Knani se caractérise par une approche novatrice de la gestion du club. Il fait notamment preuve d’audace dans ses choix techniques, comme en témoigne sa décision de confier les rênes de l’équipe première à un jeune entraîneur, Mrad Mahjoub, lors de la saison 1982-83.
Cette nomination illustre la philosophie de Knani : parier sur la jeunesse et l’innovation. Mrad Mahjoub, qui dirigeait alors les équipes de jeunes du club, se souvient de cette période comme d’un moment déterminant de sa carrière. Le président avait fait ce choix sans même demander l’accord du jeune technicien, démontrant ainsi sa confiance en ses capacités.
Palmarès sous la présidence de Knani
La présidence de Naceur Knani est marquée par des succès significatifs qui témoignent de l’efficacité de sa gestion. Dès sa première année complète à la tête du club, l’EST remporte le championnat de Tunisie 1982, son septième titre national. Cette victoire couronne une saison exceptionnelle où l’équipe termine en tête du classement avec six points d’avance sur le Club Africain et neuf points sur l’Étoile Sportive du Sahel.
Ce titre de champion intervient seulement deux ans après la conquête de la Coupe de Tunisie 1980, remportée quelques mois avant l’arrivée de Knani à la présidence, mais qui s’inscrit dans la continuité du projet sportif qu’il développera.
Le palmarès de cette période se complète avec les succès de la section handball du club, qui remporte les championnats de Tunisie de 1981, 1982, 1983 et 1984, ainsi que les Coupes de Tunisie correspondantes, démontrant l’excellence multisports de l’institution sous sa direction.
Les défis et la gestion sportive
La présidence de Naceur Knani s’inscrit dans une période de transition pour l’EST. Après le titre de 1982, le club connaît une période plus difficile en championnat, ne parvenant pas à conserver son titre face à la concurrence du CS Sfaxien (champion en 1983) et du CA Bizertin (champion en 1984). Cette alternance témoigne de la compétitivité du football tunisien de l’époque.
Sous sa direction, l’EST continue de développer sa formation de jeunes talents, politique qui constituera l’un des piliers de la réussite future du club. Cette vision à long terme témoigne de la sagesse et de la perspicacité de Knani dans sa gestion du club, privilégiant le développement durable plutôt que les résultats à court terme.
Héritage et succession
À la fin de son mandat en 1984, Naceur Knani transmet les rênes du club à Abdelhamid Achour, qui lui succède dans la continuité des orientations prises. Son passage à la tête de l’EST laisse un bilan positif avec notamment le championnat de Tunisie 1982 et une gestion exemplaire des sections multisports du club.
Le titre de champion de 1982 représente l’aboutissement de sa philosophie de gestion, récompensant une approche équilibrée entre résultats sportifs et développement de la structure du club. Ce succès, obtenu avec une marge confortable sur les concurrents, témoigne de la solidité de l’équipe construite sous sa direction.
Knani fait partie des quinze personnalités qui ont présidé le doyen des clubs tunisiens depuis sa création, aux côtés de figures emblématiques comme Mohamed Melki, Mohamed Zouaoui, Chédly Zouiten, ou encore Hassan Belkhodja.
Impact sur l’histoire du club
Bien que sa présidence ait duré trois années, Naceur Knani a laissé une empreinte durable sur l’Espérance Sportive de Tunis. Son approche moderne de la gestion, sa confiance accordée aux jeunes talents et sa vision stratégique ont contribué à préparer le terrain pour les succès futurs du club.
Les années 1980, dont sa présidence marque le début, sont souvent considérées comme une période fondatrice pour l’EST moderne. C’est durant cette décennie que le club consolide ses bases et pose les jalons de sa domination future sur le football tunisien et africain.
Conclusion
Naceur Knani représente une figure importante, bien que parfois méconnue, de l’histoire de l’Espérance Sportive de Tunis. Sa présidence, marquée par l’innovation et la confiance en la jeunesse, s’inscrit dans la continuité de l’excellence qui caractérise le club depuis sa fondation.
Son héritage perdure aujourd’hui dans l’ADN du club, qui continue de privilégier la formation de jeunes talents et l’audace dans ses choix stratégiques. Naceur Knani demeure ainsi l’un des artisans de la grandeur de l’EST, contribuant à écrire une page importante de l’histoire du doyen des clubs tunisiens.